Pour de nombreux Ivoiriens qui ne souhaitent que la paix et la stabilité, le retour de l’ancien président Laurent Gbagbo est une belle fenêtre d’opportunité pour une véritable réconciliation nationale. Et eux d’appeler les principaux acteurs politiques du pays à prendre leur responsabilité afin notamment que les épisodes dramatiques qui ont émaillé la vie politique ivoirienne ne se reproduisent plus. Pour Rodrigue Koné, sociologue et chercheur à l’Institut d’études de sécurité (ISS), qui est intervenu hier jeudi sur les ondes de RFI, quand « les dirigeants ivoiriens essaient de dialoguer franchement, ça envoie de très bons signaux d’apaisement à la population ».
« L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo est rentré à Abidjan ce jeudi 17 juin après 10 ans d’absence. De nombreux supporters l’attendaient à l’aéroport et à travers les rues de la capitale économique. Laurent Gbagbo a été acquitté en définitivement en mars 2021 des accusations de crimes contre l’humanité. Le président Alassane Ouattara avait donné son feu à ce retour au nom de la "réconciliation nationale" », a rapporté le Journal Afrique de la chaîne France 24. Nombre de médias ivoiriens ont aussi suivi cette ligne éditoriale, notant la nécessité d’un retour à la véritable unité du pays pour traiter cette actualité majeure. Et force est de constater que cette soif de mettre un terme aux divisions qui minent le pays est partagée par la grande majorité des Ivoiriens.
« Bien que décrié, un ministère de la réconciliation nationale a été créé en décembre 2020, avec à sa tête Kouadio Konan Bertin, seul opposant à avoir concouru contre Alassane Ouattara lors de la présidentielle d’octobre. Les élections législatives de mars se sont déroulées dans le calme, toutes les branches partisanes sont désormais représentées à l’Assemblée nationale et le dialogue politique pourrait reprendre avec le retour au pays de Laurent Gbagbo, définitivement acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) le 31 mars », a déjà écrit le journal Le Monde en avril dernier. Un constat qui n’a pas échappé, bien évidemment, aux « plumitifs » du pays à l’instar du correspondant régional du quotidien « Le temps », Pascal Assibondry, qui est convaincu que les conditions d’une évolution positive sont remplies et que « la venue de l’ex- Président donnera un coup d’accélérateur à la réconciliation et à la cohésion sociale car les Ivoiriens ont désormais mesuré l’importance de vivre en paix ».
Pour l’éditorialiste Venance Konan, « une page de notre histoire, celle de ces dix dernières années qui s’est écrite en l’absence... physique de Laurent Gbagbo du territoire national vient de se refermer, et une nouvelle s’ouvre ». Et de souligner plus loin que « nous voulons tous que la nouvelle histoire s’écrive sous le thème de la réconciliation totale et vraie, de l’union sacrée face aux grands dangers que nous allons devoir affronter et qui s’appellent terrorisme islamique, déforestation, sahélisation de notre pays et perte des valeurs essentielles qui fondent la vie en société ».