L’Emerging Africa Infrastructure Fund (EAIF), société évoluant dans le giron de Private Infrastructure Development Group (PIDG), accorde un prêt sur 18 ans d’un montant de 25 millions d’euros à Ivoire Hydro Energy (IHE) en vue de la construction d’une centrale hydroélectrique de 44 MW en Côte d’Ivoire, sur la Bandama, à proximité du village de Singrobo. La durée de construction de ce projet d’un coût total estimé à 174millions d’euros est prévue pour 36 mois.

Paromita Chatterjee, l’un des administrateurs en charge des investissements du FIAE, a expliqué que la nouvelle centrale en cours de construction à Singrobo est la première centrale hydroélectrique construite par un producteur d’électricité indépendant. Dans ce projet, l’EAIF et le PIDG ont rempli trois objectifs essentiels, à savoir, mobiliser des capitaux privés, permettre le développement économique et renforcer l’infrastructure d’énergie renouvelable de l’Afrique ».

Un contrat d’achat d’électricité à long terme stipule que toute la production de la centrale de Singrobo sera vendue à la Compagnie Ivoirienne d’Électricité, exploitante du réseau national de Côte d’Ivoire. Il a été indiqué que la nouvelle centrale sera un atout économique stratégique important pour la Côte d’Ivoire. Outre qu’elle augmentera la capacité de production du pays, elle renforcera la flexibilité du système par sa capacité à assurer l’alimentation électrique de base, mais également à répondre aux pics de la demande.

La Banque africaine de développement (BAD), mandatée comme arrangeur principal du financement par l'emprunt et sera créancier privilégié en son nom propre. Outre la BAD et l’EAIF, les autres créanciers sont la Société allemande d’investissement et de développement (DEG) et l’Africa Finance Corporation (AFC). 25 % du coût du projet sont financés sur fonds propres par les actionnaires IHE Holding, l’Africa Finance Corporation et la DIPFA, plateforme internationale d’investissement dans les projets de production d’énergie détenue par Denham Capital.  Neo Themis SARL intervient en tant que conseil et pour les actionnaires dans la finalisation des accords de développement et de financement du projet.

Plusieurs chantiers à réaliser

En Côte d’Ivoire, le taux d’électrification, d’environ 88 % dans les zones urbaines, est de seulement 31 % dans les zones rurales. L’économie de la Côte d'Ivoire est en plein essor et se diversifie depuis le retour de la stabilité politique en 2011. Représentant quelque 30 % du PIB total de la sous-région, elle a l’économie la plus développée et diversifiée de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.

Le site du projet est situé sur la Bandama, à 23 km en aval de l’actuel barrage de Taabo et en amont du confluent avec la Nzi. Il se trouve à 3,5 km du village de Singrobo, dans la province de Taabo, et à 148 km par la route de la capitale économique de la Côte d’Ivoire, Abidjan. Au programme des travaux figure la construction du barrage en enrochements sur la rive droite d’une hauteur d'environ 27 m et d'une longueur de 1025 m. Sur la rive gauche, un barrage en béton d’environ 27 m de hauteur pour une longueur de 150 m sera érigé et, au centre, un déversoir, une structure de prise d’eau et une vidange de fond. Sans oublier l’installation d’une ligne 90 kV de 4 km et d’une sous-station pour le raccordement de la centrale hydroélectrique à la ligne Taabo-Agboville existante.





A noter que le Fonds pour l'infrastructure de l’Afrique émergente propose divers produits de financement de projets d’infrastructure principalement de sociétés du secteur privé d’Afrique et du Levant. Ce fonds aide à la création du cadre d’infrastructure essentiel pour la stabilité économique, la confiance du monde des affaires, la création d’emplois et la lutte contre la pauvreté.  À ce jour, il a contribué à la réalisation de 80 projets d’infrastructure, aujourd’hui achevés, dans neuf secteurs et plus de 20 pays africains.

Les acteurs impliqués dans le projet

L’EAIF fait partie du PIDG et a été fondé et financé dans une large mesure par les gouvernements du Royaume-Uni, des Pays-Bas, de la Suisse et de la Suède. Il lève des capitaux auprès de sources publiques et privées telles qu’Allianz, société mondiale d'assurance et de services financiers, la Standard Chartered Bank, la Banque africaine de développement, l’institution financière de développement allemande KFW et la banque de développement néerlandaise FMO. L’EAIF est géré par Ninety One.

Quant au Private Infrastructure Development Group (PIDG), ilest présenté comme un investisseur et un développeur de projets d’infrastructure innovants qui mobilise des investissements privés dans des infrastructures durables et inclusives en Afrique subsaharienne ainsi qu’en Asie du Sud et du Sud-Est. Les investissements du PIDG promeuvent le développement socio-économique dans une transition équitable vers la réduction à zéro des émissions, la lutte contre la pauvreté et la contribution aux objectifs de développement durable (ODD). Le PIDG réalise cette ambition conformément à ses valeurs d’opportunité, de responsabilité, de sécurité, d’intégrité et d’obtention de résultats.





Depuis 2002, le PIDG a pris en charge 171 projets d'infrastructure jusqu'à leur financement et permis à quelque 217 millions de personnes d'accéder à des infrastructures nouvelles ou modernisées. Le PIDG est financé par les gouvernements du Royaume-Uni, des Pays-Bas, de Suisse, d’Australie, de Suède et d’Allemagne, et par la SFI. Le PIDG TA peut fournir une assistance technique et des capitaux aux sociétés du groupe afin de répondre aux divers besoins associés au cycle de vie d’un projet d’infrastructure. Le PIDG TA peut également fournir des subventions afin de combler les déficits de financement initiaux à des conditions préférentielles et de pouvoir financer un projet très favorable au développement.

Ninety One est l’un des plus grands investisseurs indépendants dans le domaine des fonds privés, du crédit, des titres cotés en bourse et de la dette souveraine du continent africain. L’Emerging Africa Infrastructure Funds (EAIF) est géré par Ninety One et entièrement intégré dans sa plate-forme d’investissement. Ninety One gère tout le processus pour le compte de l’EAIF. Il commercialise le fonds, recherche des projets, évalue des demandes de prêt, audit préalable inclus, se charge de l’administration des transactions et du suivi du portefeuille de prêts. Depuis qu’il s’est vu octroyer le mandat de gestion en mai 2016, Ninety One et son équipe EAIF ont conclu plus de 20 transactions d’infrastructure d’une valeur de 650 M$.  L’équipe a également dirigé le dernier tour de table de l’EAIF et levé 385 M$, dont 100 M$ fournis par Allianz Global Investors et 50 M$ par Standard Chartered, prêteur de longue date de l’EIAF. 

Enfin, Ninety One est un gestionnaire d’actifs mondial indépendant coté aux bourses de Londres et de Johannesburg. Fondée en Afrique du Sud en 1991 sous le nom Investec Asset Management, la société a fait partie des pionniers des marchés émergents d’Afrique. En 2020, près de trois décennies de croissance organique plus tard, la société s’est séparée d'Investec Group pour prendre le nom Ninety One. Aujourd’hui, la société propose des stratégies actives distinctives couvrant les actions, les revenus fixes, les investissements multisupports et alternatifs aux institutions, aux cabinets de conseil et aux investisseurs individuels à travers le monde.