Le passage des ministres à l’hémicycle pour défendre les projets de budget-programmes 2022 de leurs différents départements ministériels s’est achevé le mardi 16 novembre. C’est à cet effet que le Ministre de l’Economie et des Finances, Adama Coulibaly, et son collègue du Plan et Développement, Kaba Niallé, et celui du Budget et du portefeuille de l’Etat, Moussa Sanogo, ont fait adopter à l’unanimité par les députés membres de la Commission des Affaires Economiques et Financières (Caef) le projet de budget-programmes de leur ministère, ce mercredi 17 novembre.
 
Le montant global du projet du budget-programmes 2022 présenté par le Ministère de l’Economie et des Finances s’élève à 85 324 798 983 FCFA, approuvé par les Parlementaires de ladite commission. Le budget est réparti en « Personnel » à 22 425 148 075 FCFA, « Biens et services » à 13 388 855 630 FCFA, « Transferts » à 18 684 804 244 FCFA, « Investissement » à 30 825 991 034 FCFA, « Trésor » 23 727 791 034 FCFA et les « Dons/ Emprunt » à 7 098 200 000 FCFA.
 
C’est sur la base de quatre programmes, a fait savoir le ministre de l’Economie et des Finances, que ce budget va s’exécuter. Il s’agit du programme Administration générale, Gestion macroéconomique et Politique économique et financière, Trésor et Comptabilité Publique ainsi que les Comptes Spéciaux du Trésor.
 
Concernant les performances pour l’exercice 2022, le ministre a révélé que les résultats attendus sont entre autres d’améliorer la coordination des activités du ministère, renforcer le dispositif d’élaboration et de pilotage de la politique économique de la Côte d’Ivoire et réaliser les objectifs de remboursement de la dette publique.
 
En termes de perspectives, le gouvernement envisage notamment le renforcement du cadre règlementaire et institutionnel pour accompagner le développement du secteur privé, le maintien de la stabilité du cadre macroéconomique et la mobilisation des ressources pour le financement des priorités de l’Etat.
 

Quid du RAP 2020

 
Le Ministre de l’Economie et des Finances est également revenu dans son exposé sur le Rapport Annuel de Performance (RAP) 2020 de son département ministériel. Pour le Programme 1 « Administration Générale », le taux de réalisation des activités est de 83,18% pour une cible de 85%.
 
En ce qui concerne Le Programme 2 « Gestion macroéconomique et politique économique et financière », les résultats atteints pour l’objectif global 2 montrent un écart de prévision sur le taux de croissance du PIB réel de 2 % pour une prévision de 1,8%, soit une hausse de 0,2%.

Pour le dernier programme « Trésor et Comptabilité Publique », les résultats atteints pour l’objectif global 3 porte sur le taux de mobilisation des ressources publiques : 108,79% pour une cible de 100% ; variation nette des exigibles avec un résultat de +76 milliards FCFA pour une cible de -25 milliards FCFA.
 
Le ministre s’est félicité des points forts qui ont impacté positivement la performance du Ministère tels que la mise en place de fonds pour la riposte contre la Covid-19, le respect des engagements nationaux et internationaux et l’optimisation de la mobilisation des ressources de financement. Par ailleurs, le ministre a noté le taux de rapatriement du pays qui est de 85%, l’un des meilleurs taux de rapatriements de l’UEMOA.

 

 

Répondant aux préoccupations des Parlementaires, le ministre a souligné que le budget de 68 702 750 226 FCFA pour le programme « Administration générale » ne porte pas uniquement sur le fonctionnement de son ministère mais sont des ressources qui touchent également les projets d’investissement. Avant de noter que les comptes spéciaux ne sont pas des ressources du ministère en charge des Finances, ils sont des transferts aux investissements à d’autres structures.
 
 
Sur les observations des députés, le ministre Adama Coulibaly a fait remarquer que comparativement à 2020, peu d’entreprises et PME ont demandé un appui cette année 2021, vue qu’elles ne remplissaient pas les conditions pour bénéficier de ce fonds, dû à un renforcement de contrôle. A ce sujet, il a annoncé des mesures d’assouplissements comme le niveau de garantie, le déplafonnement à 10% qui ont été prises au dernier Conseil des ministres pour permettre à plus d’entreprise et PME de bénéficier du Fonds Covid.
 
« A la date du 31 octobre 2021, 39 grandes entreprises, 152 PME et au niveau du secteur informel, 38 637 ont bénéficiés de ce fonds », a mentionné le ministre. Il convient de noter que le budget de l’Etat 2022 s’équilibre en ressources et en charges à 9 901 milliards FCFA. Le budget du ministère du Budget et du portefeuille de l’Etat est de 336 646 899 471 FCFA et celui du Plan et du Développement s’élève à 32 842 817 198 FCFA. L’examen des projets de budgets-programme a pris fin le vendredi 19 novembre dernier.
 

Les partenaires jouent le jeu

 
La Côte d’Ivoire mise également sur la contribution des Partenaires Techniques et Financiers pour  renforcer ses ressources à l’instar du troisième C2D (Contrat de Désendettement et de Développement) de plus de 750 milliards de FCFA signé dernièrement avec la France.
 
Véritable bouffée d’oxygène pour le pays, cet accord signé en octobre dernier va permettre au gouvernement ivoirien de financer plusieurs projets dans les secteurs prioritaires de l’éducation, la formation, la santé et l’emploi au cours de la période 2021-2025.
 
Représentant la partie ivoirienne, le ministre de l’Economie et des Finances, a soutenu que le mécanisme en place pour le C2D est important. Il constitue aujourd’hui l’un des instruments les plus stratégiques de la dernière décennie en matière de coopération avec la France. Il faut rappeler qu’il fonctionne selon un mécanisme qui consiste pour l’Etat ivoirien à rembourser des emprunts contractés auprès de la France et que lesdits emprunts remboursés servent à financer des projets convenus d’accord partie entre la Côte d’Ivoire et la France.
 
Ainsi au terme de cet accord, la Côte d’ivoire va rembourser une partie de sa dette à la France mais le montant sera placé sur un compte destiné à financer des projets de développement au profit de la Côte d’Ivoire dans les secteurs identifiés par les deux pays, à savoir l’éducation, la formation, la santé, l’emploi ainsi que le développement urbain et l’agriculture.
 
Rappel a été fait également que le premier C2D signé en 2012 entre les deux pays portait sur un montant de 413 milliards de FCFA. Le second intervenu en 2014, s’élevait à 738 milliards de FCFA. Avec la troisième C2D, c’est donc un total de 1902 milliards de Fcfa de dette rétrocédée par la France pour accompagner justement la Côte d’Ivoire dans ses efforts de développement.
 
Du côté du Fonds Monétaire International (FMI), aucune objection n’a été formulée concernant le Budget 2022 et l’on se réjouit également des efforts consentis par la Côte d’Ivoire. Le nouveau Chef de mission du FMI salue la « résilience » de l’économie ivoirienne. Le nouveau chef de mission de cette institution, Luca Ricci, a salué le 16 novembre dernier les performances économiques réalisées par le pays en dépit de l’impact de la pandémie du coronavirus.




« Nous avons eu des discussions sur les prévisions économiques notamment sur la question risque pays et des politiques économiques en général. Nous voyons un pays qui a un taux de croissance très élevé, très fort et une coopération très forte malgré la pandémie qui l’a affecté à l’instar d’autres pays du monde. Nous avons remarqué une chose qui est très importante à signaler, c’est que la résilience du pays pendant la pandémie a été forte, beaucoup plus forte que d’autres pays. Cela est principalement dû à la très bonne politique économique mise en place au cours de ces dernières années »

, a-t-il déclaré après sa rencontre avec le Ministre Adama Coulibaly. Pour rappel, le nouveau chef de mission du FMI en Côte d’Ivoire a remplacé à ce poste Céline Allard.