Le 30 novembre dernier, au Palais du taekwondo d’Abidjan, Ruth Gbagbi était aux anges.  Drapeau national de sa chère Côte d’Ivoire sur le dos et médaille d’or autour du cou, elle célébrait avec ses compatriotes son deuxième titre de championne du monde décroché trois jours plus tôt à Riyad en Arabie saoudite. 

Première ivoirienne médaillée aux Jeux olympiques il y a cinq ans, championne du monde de Taekwondo il y a quatre ans, médaillée de bronze dans la catégorie des moins de 67 kg dames aux Jeux olympiques de Tokyo, en juillet dernier... La première femme ouest-africaine double médaillée aux Jeux olympiques, qui vient de se hisser à nouveau sur le toit du monde, n’est pas prête de s’arrêter.

L’impressionnant palmarès de Ruth Marie Christelle Gbagbi, à qui l’influent quotidien français Le Monde a consacré dernièrement un portrait, mérite amplement que l’on revienne sur son parcours. Elle a commencé le taekwondo à 9 ans et a participé à sa première compétition à 11 ans. Et elle a gagné contre un garçon. Un souvenir qui ne s’efface pas.

Pourtant, Ruth a confié qu’elle était surtout attirée par le sport roi étant enfant. « J’étais dans un centre de formation de football, mais mes parents n’aimaient pas trop, ils m’ont inscrite au taekwondo ». Elle sera très vite remarquée par Maître George Mezi qui ne perdra pas du temps pour prendre en charge cette jeune fille qui dit aussi être passionnée par la chanson…

De père catholique et de mère méthodiste, la championne du monde n’a jamais non plus caché qu’elle est une femme de foi. Selon elle, la prière l’a toujours beaucoup aidée lors des grands moments de sa riche carrière sportive, notamment aux Jeux Olympiques. Ambassadrice de la Fondation Heart Angel avec Cheikh Cissé, champion olympique de taekwondo aux Jeux de Rio en 2016, Ruth affirme accorder une importance particulière à la promotion du sport, à l’éducation et à la culture. 

Bien consciente d’être un modèle pour les femmes et les jeunes Ivoiriens, Ruth est engagée pour pousser les jeunes et les femmes à se surpasser. « Je voudrais que mon parcours incite la jeunesse à se battre. Je viens d’une famille modeste, je n’ai pas choisi la voie de la facilité », aime-t-elle à répéter.