Dans sa rubrique baptisée « Citoyen à l’honneur », le gouvernement de Côte d’Ivoire a choisi cette fois de mettre en avant le jeune entrepreneur Aboubakar Bakayoko.

S’il fabrique et vend des machines agricoles, Aboubakar Bakayoko ne roule pas des mécaniques. Ce jeune homme à l’apparence timide est le patron de la Société de travaux d’ingénierie et de consultance (SOTIC). Très tôt, l’entreprise se spécialise dans la conception et la fabrication de machines 100% ivoiriennes pour la transformation de l’anacarde. C’est un pari gagnant. 

Dans les ateliers situés dans la commune de Yopougon (Abidjan), la petite décortiqueuse devient la star de la transformation participative. Ses atouts séduisent : 25 kilos par heure contre une dizaine seulement à la main. Elle enregistre seulement 3% de perte contre près de 50% pour une production manuelle. Les acteurs de la filière sont conquis. Le livre de commandes de la jeune société suit la cadence. Le chiffre d’affaires pointe en milliards de FCFA.

En 2018, Aboubakar Bakayoko remporte les Prix du jeune entrepreneur de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) et de la meilleure invention du Salon International des Équipements et des Technologies de Transformation de l'Anacarde (SIETTA). L'entrepreneur lance le concept de la transformation participative de la noix de cajou pour les zones de production. Contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté et à l’autonomisation des femmes en milieu rural.

Aboubakar Bakayoko est donc sur une belle trajectoire ascendante quand tonne la crise sanitaire de la Covid-19. Il tombe la veste et engage une lutte farouche pour préserver son outil de production et les emplois. Les prévisions reprennent des couleurs car la Côte d’Ivoire leader mondial de l’anacarde avec une production d’un million de tonnes en 2020 veut transformer 30 à 40 % sur place. Aujourd’hui, Aboubakar Bakayoko fixe l’horizon avec confiance, « l’or gris » peut lui faire voir la vie en rose.