La 15ème session de la Conférence des Parties (COP15) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) s’ouvre ce lundi à Abidjan, en Côte d’Ivoire, en présence de plusieurs chefs d’Etat du continent. Son thème, « Terre. La vie. Héritage : de la rareté à la prospérité », met l’accent sur la durabilité des terres, pour les générations présentes et futures.
La désertification, au-delà des enjeux liés à la sécheresse et à la restauration des terres, soulève des questions de migrations internationales, de régimes fonciers, ou encore de genre. Afin d’aborder de manière transverses ces thématiques, la COP15 mobilisera des États et des grandes organisations internationales, des entreprises, des instituts de recherche et la société civile, avec une place particulière réservée au « caucus » des femmes et au forum des jeunes.
La COP15 nous rappelle que la lutte contre le changement climatique, la perte de la biodiversité et la dégradation des terres sont indissociables. Comme le rappelle Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la CNULCD : « Nous ne pouvons pas arrêter la crise climatique aujourd’hui, la perte de biodiversité demain et la dégradation des terres après-demain ».
La désertification se définit comme « la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches, par suite de divers facteurs parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines ». La désertification provoque, chaque année, la dégradation de 12 millions d’hectares de terres et affecte 40% de la population mondiale. Tous les continents sont touchés. Ce phénomène représente un réel danger pour la santé humaine, la biodiversité, le climat, la sécurité alimentaire, la stabilité et la sécurité.
La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) constitue, avec la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et la convention des Nations unies sur la diversité biologique, le triptyque des accords multilatéraux sur l’environnement, issues du Sommet de Rio de 1992. . Elle a été adoptée à Paris en 1994 et est ratifiée par 196 États, dont la France, et l’Union européenne (UE).
Selon la France, en renouvelant son cadre d’actions stratégiques, en 2020, elle a réaffirmé son soutien aux efforts des pays menacés par la désertification. Ce cadre permet de mobiliser l’ensemble des acteurs concernés, pour favoriser le partage de connaissances et développer des projets performants et inclusif. « La France soutient de nombreuses initiatives de portée mondiale, pour lesquelles la COP15 constituera un important point d’étape », soutient Paris.
Ainsi, à travers l’initiative 4 pour 1000, la France veut augmenter, par le développement de pratiques agricoles et forestières, la capacité des sols à stocker le carbone afin de lutter contre le changement climatique et améliorer la fertilité des sols pour une meilleure sécurité alimentaire. Quant à la Grande Muraille Verte, elle vise à restaurer, d’ici 2030, 100 millions d’hectares de terres dégradées dans les 11 pays de la bande soudano-sahélienne, séquestrer 250 millions de tonnes de carbone et créer 10 millions d’emplois verts.