Le vendredi 20 mai 2022, à Abidjan, s’est déroulé la cérémonie de clôture de la 15ème Conférence des Parties (COP 15) à la Convention des Nations-Unies sur la Lutte contre la Désertification et la Sécheresse.

Le Premier Ministre Patrick Achi, lors de cet événement marquant la fin de la conférence mondiale, a appelé les parties à la Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification (CNULCD) à faire preuve d'efficacité et de célérité dans la mise en œuvre des projets afin d’améliorer de manière significative le bien-être des populations.  « Les priorités étant déterminées, la mobilisation réalisée, j’invite désormais toutes les parties, à faire preuve d’efficacité et de célérité dans la mise en œuvre des projets déjà identifiés et de ceux qui émergeront demain, afin d’améliorer de manière significative le bien-être des populations de la sous-région et, par ricochet, de celle du continent et du monde entier », a déclaré Patrick Achi.





Mais avant, le Premier Ministre a rappelé les engagements communs des parties. Il s’agit notamment, de permettre aux forêts de préserver leur extraordinaire biodiversité et de délivrer tout le potentiel de leurs services écosystémiques uniques ; de permettre aux milieux cultivés de mettre en œuvre une production agricole durable, bien mieux insérée dans les chaînes de valeurs mondiales, pour ainsi lutter avec efficacité contre une insécurité alimentaire et nutritionnelle encore bien trop présente en Afrique, touchant plus de 280 millions de personnes en 2020, selon les dernières données de la FAO. 

Il s’agit également de permettre à ces zones forestières et agricoles, ainsi préservées et exploitées durablement, de jouer pleinement leur rôle social et économique inclusif : améliorer les conditions de vie des populations rurales et faire reculer massivement la pauvreté.

Patrick Achi a, au nom du Chef de l’Etat Alassane Ouattara, salué et remercié tous les partenaires techniques et financiers, ainsi que les bailleurs de fonds, qui ont accepté d’accompagner la Côte d’Ivoire dans la mise en œuvre de l’Initiative d’Abidjan, encore appelée "Programme Héritage d’Abidjan", en s’engageant sur un financement de plus de 2,5 milliards de dollars sur 5 ans.

Ce programme, tout à la fois stratégie d’action nationale pour la Côte d’Ivoire et proposition de modèle à amender et dupliquer ailleurs sur le continent et dans le monde, déploie un ensemble d’actions concrètes visant d’une part à restaurer un couvert forestier primordial pour les équilibres climatiques et productifs de nos nations, et d’autre part à rendre les terres dégradées à nouveau productives sur les plans biologiques, agronomiques et économiques.

Le Premier Ministre a, également au nom du Président de la République, exprimé son infinie gratitude et celle de toute la Côte d’Ivoire à toutes celles et ceux qui ont contribué au succès majeur de la COP15, réunissant à son ouverture plus d’une dizaine de Chefs d’État autour de l’Initiative d’Abidjan. La COP 15 s’est tenue du 9 au 20 mai 2022, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, autour du thème central : "Terres. Vies. Patrimoine : d’un monde précaire vers un avenir prospère".

Une conférence « exceptionnelle »

Le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification, Ibrahima Thiaw, a indiqué que la Cop 15 d'Abidjan a été exceptionnelle, avec plus de 7 000 participants, la présence de 196 pays et de l'Union européenne, la diffusion de 4 000 articles en 40 langues dans 120 pays du monde. Il s'exprimait le vendredi 20 mai 2022, à l'occasion de la conférence de presse marquant l’achèvement de la Cop 15.

« 'La Cop 15 a été un sommet exceptionnel à plusieurs points de vue. C'est un niveau de participation que je trouve excellent avec plus que le nombre de participants que nous avons eus à la dernière Cop en Inde et beaucoup plus qu'aux Cop précédentes », s'est félicité Ibrahima Thiaw. Et ce dernier d'ajouter que 4000 articles ont été publiés dans 120 pays et 40 langues. Cela est sans précédent dans l'histoire de la Convention.




Le Sommet des Chefs d'État présidé par le Président Alassane Ouattara, l'Appel d'Abidjan dénommé Abidjan Legacy Program pour restaurer les terres et protéger les forêts, le Caucus genre présidé par la Première Dame de Côte d'Ivoire, Dominique Ouattara, le Forum des jeunes et toutes les thématiques discutées en lien avec la restauration des terres et la lutte contre la désertification témoignent de cet engagement, selon le secrétaire exécutif.

Pour lui, la question de la restauration des terres est cruciale pour l'humanité car 40 % de la planète est déjà dégradée et 1/4 des émissions à effet de serre provient de la dégradation des terres. La Cop 15 est une Cop d'appel à l'action pour la restauration des terres et la lutte contre la sécheresse, a-t-il signifié. Avant de souhaiter que cet engagement constaté se poursuive. 

Pour sa part, le ministre ivoirien de l'Environnement et du Développement durable, Jean-Luc Assi, a dit que l'organisation réussie de la Cop a permis à la Côte d'Ivoire 'de se repositionner dans la diplomatie environnementale. Sur les autres réussites de la COP, le ministre Jean-Luc Assi a salué le fait que le tourisme du pays ait été renforcé, des emplois aient été créés pour les jeunes dans les activités en lien avec la terre, et les activités agricoles aient été renforcées. A cela s'ajoutent les retombées économiques pour plusieurs secteurs d'activités (restauration, hôtellerie, transport, etc.).

La Grande muraille verte

Initiée par l'Union africaine en 2007 pour lutter contre la désertification et la déforestation sur le continent, « La Grande muraille verte » intéresse au plus haut niveau la Côte d’Ivoire. Pays agricole par essence, la Côte d'Ivoire multiplie les initiatives en faveur de cet ambitieux projet et l’a fait savoir haut et fort lors de la COP 15.

L’objectif du gouvernement est de reverdir, d'ici à 2030, 100 millions d'hectares, sur une bande de 7 500 km de long et 15 km de large. Dans le cadre de l'initiative, la Côte d’Ivoire a mis en place de nombreuses stratégies liées à la gestion de l’environnement, à la lutte contre la désertification et à la gestion durable des terres. Ceci, à l'instar de la lutte contre les changements climatiques et la conservation et l'utilisation durables de la biodiversité.




Plusieurs efforts ont été consentis par la Côte d'Ivoire aux plans technique, financier et institutionnel. Le gouvernement ivoirien a mis en œuvre, en 2018, un projet « la Muraille verte » dans onze régions du pays. 1 080 ha ont ainsi été reboisés. Les successives opérations de planting de 5 millions d'arbres en 2020, après 1 million d'arbres en 2019 traduisent la ferme volonté et l’engagement du gouvernement à relever les défis de la préservation des forêts.

Premier producteur mondial de cacao avec 40% du marché, la Côte d'Ivoire a mis sur pied une nouvelle politique forestière visant à recouvrer six millions d'hectares en 2030, soit 20% du territoire national et un accroissement de 3 millions d'hectares de forêts. 

Dans cette vision de recouvrer le couvert forestier, des programmes d’agro-foresterie ont été mis sur pied, avec pour objectif de permettre une agriculture productive et durable.

« L’Initiative d’Abidjan », un programme sur cinq ans présenté au monde entier lors de la COP 15, dispose d’un budget de 1,5 milliard de dollars pour restaurer les écosystèmes forestiers dégradés et promouvoir des approches de gestion durable des sols, s'inscrit dans cette vision des autorités ivoiriennes. « La Grande Muraille verte permet de renforcer des chaînes de valeur des filières agricoles, de créer des emplois grâce à un ensemble de projets agricoles respectueux de l'environnement et de la biodiversité », a-t-on aussi expliqué.