Céline Nobah Kacou-Wodjé, enseignante chercheure à l’École normale supérieure (ENS) d’Abidjan, veut faire de nos maisons des jardins d’Eden miniatures où chaque habitant disposera de nourriture à portée de main. Pour elle, ce rêve peut se faire réalité, à travers l’aquaponie qui est un système d'élevage de poissons associé à l'agriculture hors sol.
La technique permet de produire des poissons tropicaux (tilapia, mâchoiron, capitaine d’eau douce), toutes sortes de légumes et des plantes aromatiques. C’est au cours de ses travaux de recherche que la cheffe de la section sciences de la vie et de la terre de l’ENS, découvre l’aquaponie. Le coup de foudre est immédiat. Elle se rend en France pour se former.
Et depuis plusieurs années maintenant, entre ses cours et activités de recherche, la passionnée d’aquaponie installe des systèmes domestiques, commerciaux à petite échelle et industriels à grande échelle avec un volet éducatif ou écotouristique.
Selon elle, l’aquaponie offre une voie de résilience face au changement climatique. Elle permet d’économiser 90% d’eau contrairement au système de pisciculture traditionnel et lutte aussi contre les émissions de carbone donc de gaz à effet de serre. L’universitaire partage ses connaissances sur les réseaux sociaux.
Apporter des réponses concrètes aux défis de la société est inscrit dans l’ADN de cette ancienne élève du lycée Sainte Marie de Cocody. Portée par cette vision, elle prend la présidence de l’Association des femmes chercheures de Côte d’Ivoire, le 26 mars 2022. Son ambition est d’en faire une institution de référence pour accompagner les actions gouvernementales en matière de recherche et de développement durable.
Céline Nobah Kacou-Wodjé se bat pour donner de la visibilité à l’association afin que les parcours professionnels des femmes chercheurs motivent la jeunesse féminine à s’engager dans la recherche. « Et que de leurs rêves un monde meilleur fleurisse ». Cette femme exceptionnelle et inspirante a été choisie cette semaine par le gouvernement en tant que « citoyenne à l’honneur ».