Le gouvernement ivoirien a choisi cette semaine de donner un coup de projecteur à Alex Ogou, l’acteur, réalisateur et fondateur de la maison de production Plan A.

Le hasard est souvent le meilleur des scénaristes. Il peut détourner la trajectoire d’un jeune lycéen qui se rêvait analyste financier en préparant le Bac pour le projeter dans l’univers de l’audiovisuel. En accompagnant une amie à un casting, Alex Ogou est loin de s’imaginer qu’un rôle l’attend dans le film de Robert Guediguian « A la place du cœur ». Avec ce film, il obtient en 1999, le prix d’interprétation au Festival du jeune comédien de Béziers. 

La magie de l'audiovisuel ne le quittera plus. L’acteur devenu, passera ensuite derrière la caméra. Se faisant cadreur, monteur, directeur de production, puis réalisateur. C’est dans la série « Invisibles » réalisée en 2018 que les Ivoiriens découvrent ce réalisateur talentueux.

Réalisateur engagé dans l’âme, il a le génie de rendre visible une meute d’enfants déstructurés par une société dégradante, sans les dépouiller de la part d’humanisme que beaucoup leur dénient.

La série diffusée sur CANAL+ est désignée meilleure fiction francophone étrangère au festival de la Fiction de la Rochelle, une première pour une série africaine. C'est avec le même réalisme qu'il nous entraîne dans les vastes exploitations cacaoyères du pays dans la série ''Cacao''. Autour des fèves gourmandes, s’entremêlent, l'amour, le pouvoir et la trahison ; donnant à cette autre série une résonance universelle. Et les productions s’enchaînent avec succès.

A la tête de Plan A, une start-up de production audiovisuelle, Alex Ogou bouillonne de projets. Très bientôt sur les écrans, de nouvelles séries tiendront le public en haleine. D’abord « Obatanga » qui mêle le monde des affaires et la sphère politique dans un pays imaginaire et ensuite « Niabla », une incursion dans l’univers des « géreuses de Bizi ». D’un projet à l’autre, Alex Ogou rêve de contribuer à l’émergence d’une industrie audiovisuelle forte et compétitive en Afrique francophone.