Cet artiste plasticien a fait du café un de ses matériaux de prédilection. Mais Ulrik Abé n’est pas un prêtre de la cafédomancie. Sur les murs et le sol, tout est de café. Le marc de l’arabica dévoile la profondeur de ses toiles. Des œuvres impressionnantes, racontent des histoires pleines d’émotions autour des réalités africaines : la tradition, l’esclavage et la quête de liberté, l’autonomisation des femmes, l’immigration clandestine…
Avec le café, Ulrik Abé vit une longue histoire d’amour depuis l’Institut national supérieur des arts et de l'action culturelle (Insaac) où il a obtenu son Master en art et communication en 2015. Le jeune diplômé est ensuite recruté par une grande agence de communication. Mais sa passion pour la peinture est dévorante et se veut exclusive. Son esprit suffoque et veut se défaire des liens qui l’enchaînent pour planer dans de grands espaces de liberté. En 2019, il abandonne son poste d’infographiste et illustrateur.
Le plasticien lance « Art’boki », une référence au café aboki dont le parfum et la saveur particu-lière ont fait le succès. Chaque coup de pinceau est un hymne au café, importante culture de rente en Côte d’Ivoire. Il anime fréquemment des live painting (peinture en direct) au rythme de la musique afro orchestrée par lui-même. Ses performances publiques font parler de lui. Les amou-reux de l’art sont de plus en plus nombreux à se procurer des tableaux signés « Abé ».
Lorsqu’il n’est pas à son atelier, Ulrik ne s’éloigne pas du café. Il donne des cours d’art plastique et passe du temps dans son restaurant qu’il a appelé « Restaurant Monsieur Café ».
L’artiste de 31 ans, à l’affiche de la rubrique « Un citoyen à l’honneur » du gouvernement de cette semaine, rêve de devenir un peintre incontournable dont les œuvres s’installeront dans les plus grands musées du monde.