La superficie des parcelles mise en valeur pour la relance du projet soja passera à 3 500 hectares en 2023 contre 1 500 hectares en 2022. Cette information a été donnée par le directeur de l’Évaluation des projets au ministère d’Etat, ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Sionséligam Silué, lors d’une mission d’appui-conseil au profit des producteurs de soja du Bafing.

« Pour cette mission, nous jetons un coup d’œil sur les préparatifs de la campagne de 2023. Elle porte sur le défrichement de nouvelles parcelles. Nous allons défricher environ 2 000 hectares auxquels s’ajoutent les 1 500 hectares déjà défrichés et mis en valeur en 2022, ce qui fait un objectif de 3 500 hectares pour la relance du projet soja dans le Bafing, le Kabadougou et le Folon », a déclaré Sionséligam Silué.

Le directeur de l’Évaluation des projets, qui s’est dit satisfait du suivi du projet, a indiqué que l’objectif de la Côte d’Ivoire est d’atteindre 50 000 hectares dans 10 ans. « Car les besoins en soja sont énormes, surtout au niveau des tourteaux et de l’huile de soja ». Il a également ajouté que l’État ivoirien vise 7 000 tonnes de soja grain en 2023 contre 2 200 tonnes pour la campagne 2022.

Sionséligam Silué a mis l’accent sur la mécanisation de la filière qui passe par le renforcement de l’acquisition des machines, particulièrement des moissonneuses batteuses. « Il faut que toute la chaîne de production soit mécanisée, c’est-à-dire des labours à la récolte en passant par l’ensemencement et le traitement par herbicide », a-t-il fait savoir. Le directeur a aussi évoqué la mise en place d’une brigade motorisée pour le suivi l’entretien des parcelles afin de respecter les délais de production.

Pour booster cette filière, le gouvernement mise sur le partenariat public-privé. « L’État a prévu confier toute la chaîne de valeur aux producteurs. La phase pilote du projet prendra fin en 2025. Nous allons permettre au secteur privé d’installer une unité de transformation pour donner une plus-value à la filière », a-t-il conclu. Le projet soja, dans sa nouvelle mouture, prévoit la réhabilitation de toutes les fermes semencières, des pistes menant aux parcelles, la construction d’infrastructures de conservation et de contrôle de la qualité des semences.
 

Pour une filière qualitative et compétitive

 
Pour rappel, en juin dernier, le gouvernement a déjà fait savoir qu’en tirant les leçons de l’ancien projet soja, le ministère d’Etat, ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MEMINADER), s’est assigné comme objectif de disposer d’une filière soja qualitative et compétitive.

« Nous voulons asseoir une filière soja, cela veut dire que nous allons adresser tous les maillons de la chaîne de valeurs. Depuis la recherche, la production, la transformation et la mise en marché », a-t-on indiqué lors qu’une délégation du MEMINADER était venue dans les régions du Bafing et du Kabadougou. La mission dans ces régions consistait à préparer la campagne 2022 de soja et à informer « les populations que le projet soja, promis par le Président de la République Alassane Ouattara, est dans sa phase active ».

Pour disposer d’une filière soja qualitative et compétitive, plusieurs actions seront menées au cours de la campagne 2022, a-t-on aussi affirmé avant d’ajouter que l’identification des acteurs de la filière reste une réforme majeure pour asseoir une véritable filière soja. C’est à cette fin qu’un appel à candidature a été lancé par le ministère. Les intéressés devront se faire enregistrer auprès des Directions régionales et départementales du MEMINADER.

Pour la campagne 2022, le gouvernement a programmé le passage à la phase active du projet. En effet, au titre de la campagne 2022, la Côte d’Ivoire a tablé sur une production de 3 000 tonnes sur une superficie totale 1 531 hectares entièrement mécanisée à savoir 528 hectares pour le département d’Odienné, 403 hectares pour Touba et 600 hectares pour le département de Koro. « Au regard de l’importance de ce projet pour ces régions, le Premier Ministre Patrick Achi a prévu une visite de terrain dans le Bafing. Ce, à l’occasion du lancement de la campagne de soja afin de toucher du doigt les réalités vécues par ces paysans qui font la fierté des zones concernées », a-t-on aussi indiqué.





« Le projet soja a fortement contribué au développement socio-économique de ces deux départements. Il a, en effet, contribué à accroître les revenus des producteurs et permis de réaliser plusieurs infrastructures de développement. Le redémarrage de ce projet, permettra de créer un pôle économique important en vue de réduire l’exode rural et d’améliorer la qualité de vie des populations. La production de soja est appelée à accroître pour répondre à la capacité de transformation et servir les autres acteurs de la chaîne de valeur. C’est le défi que nous voulons relever », a expliqué, pour sa part, le MEMINADER.
 

Transformation structurelle


Il est reconnu que la transformation structurelle de l’agriculture est une condition pour accroître le niveau des revenus des producteurs et le nombre d’emplois. C’est dans cette dynamique que le gouvernement a lancé le 2 avril 2022, le Projet des Chaînes de valeur Compétitives pour l’Emploi et la Transformation Economique (PCCET). Cet important projet vise à renforcer la compétitivité des unités agro-industrielles. Convaincu que la filière soja est un réservoir d’emplois stables et pérennes, le gouvernement veut aller à la transformation locale du soja.

Une unité de transformation de soja est prévue dans le Bafing. Outre cette usine, de petites unités de transformation sont prévues dans les autres zones de production, toujours avec l’implication du secteur privé. L’Objectif étant d’avoir une filière soja intégrée avec l’existence de tous les maillons de la chaîne de valeur agricole à savoir depuis la recherche, la production et la commercialisation des produits dérivés du soja.





Le gouvernement veut également aller à la professionnalisation pour booster la filière. Pour ce faire, l’organisation des producteurs par la mise en place des interprofessions apparait comme une solution durable à cette problématique. Sous la conduite du Ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, plusieurs interprofessions ont été créées. La mise en place d’une interprofession de la filière soja mettra le cap sur la transformation structurelle de cette filière facteur de lutte contre la pauvreté et pourvoyeur d’emplois attrayants dans ces régions.

En outre, selon Sionséligam Silué, l’interprofession consistera à réunir tous les maillons de la chaine de valeur de la filière, notamment les producteurs, les transformateurs et les distributeurs en vue du développement durable de la filière soja. Les acteurs de la filière ont salué la relance effective du projet soja dans les localités respectives visitées et ont surtout remercié le Chef de l’Etat pour la réalisation de cette promesse faite lors d’une visite d’Etat, en juillet 2015.