La filiale ivoirienne du groupe brassicole français Castel prévoit de ne pas distribuer de dividendes pour l'exercice 2022


La filiale ivoirienne du groupe brassicole français Castel prévoit de ne pas distribuer de dividendes pour l'exercice 2022. C’est qui ressort de son projet de résolution soumis au vote des actionnaires lors de la prochaine assemblée générale mixte prévue le 31 mai 2023 à Abidjan.

La Solibra qui, en 2021, a procédé à une distribution record de dividendes, veut s’arrimer à la nouvelle donne. Selon les analystes, les indicateurs de ses performances financières en 2022 peuvent expliquer cette décision. Un chiffre d'affaires en baisse de 17,4 milliards de FCFA et des charges en augmentation de plus de 12 milliards de FCFA ont impacté son résultat d'exploitation, qui s'établit à 7,1 milliards de FCFA à la fin de l'année 2022, contre 36,5 milliards de FCFA en 2021.

« Dans ce contexte, le bénéfice net s'est élevé à seulement 1,2 milliard de FCFA selon la méthode du système comptable OHADA, enregistrant une baisse de 94,5% par rapport à l'année précédente. Le document publié par Solibra sur la BRVM ne fournit pas de détails sur cette contreperformance, mais les éléments du rapport financier du premier semestre 2022 peuvent expliquer la situation », a commenté pour sa part l’agence Ecofin.

En ce qui concerne la baisse du chiffre d'affaires, l'entreprise avait expliqué que la diminution de la "fréquentation" des lieux habituels de consommation était la cause directe, elle-même provoquée par la baisse du pouvoir d'achat des ménages. Bien que la contribution de ces produits à l'excédent brut d'exploitation soit présentée comme négligeable (moins de 2%), la vente des produits de la marque Coca-Cola représentait 16% du chiffre d'affaires et a cessé avec la rupture du partenariat, survenue en 2022.

On sait en outre que l’entreprise a décidé de vendre sa marque d'eau en bouteille pour se concentrer sur la production de ses propres sodas sucrés. En ce qui concerne les charges, Solibra explique leur augmentation par le contexte international marqué par la hausse des prix des intrants, l'augmentation des coûts logistiques pour les transporteurs et les répercussions sur le marché mondial des céréales de la guerre entre la Russie et l'Ukraine.

Pour s’arrimer à la nouvelle donne, l'entreprise a choisi de jouer la prudence. Mais elle a aussi  annoncé un emprunt de 35 milliards de FCFA dans le secteur bancaire au cours du second semestre de l’année dernière. Sur son compte de flux de trésorerie, elle a indiqué avoir emprunté jusqu'à 45 milliards de FCFA pour toute l'année 2022, ce qui a augmenté de près de 5 milliards de FCFA le montant des remboursements des dettes financières.