La 13ème édition des Assises de la transformation digitale en Afrique (ATDA), qui s’est tenue les 20 et 21 novembre 2024 à Abidjan, a fait plusieurs recommandations dont celle de la construction d’un écosystème numérique basé sur des compétences locales.
Ces assises ont mis en lumière l’importance de l’intégration de l’intelligence artificielle et du Cloud computing pour le développement du continent africain à travers le thème « Alliance Cloud/IA : quelles perspectives pour l’Afrique ? ».
Selon les participants, la construction de cet écosystème est nécessaire pour valoriser et absorber les talents, accompagner les entrepreneurs digitaux et les femmes, afin de limiter la fuite des cerveaux. La reconversion des professionnels en activité dans l’administration publique et des programmes de formations professionnelles certifiantes seront indispensables.
Ils ont recommandé que l’Afrique soit dotée d’infrastructures numériques de pointe comme les centres de données, capacités cloud, réseaux à haut débit, supercalculateurs, afin de concrétiser le plein potentiel du Cloud et de l’Intelligence artificielle. La domiciliation des données en local est cruciale pour traduire l’ambition commune de souveraineté en actions concrètes et durables.
Des pôles d’excellence à créer
Pour ce faire, il faut encourager l’émergence d’une véritable recherche fondamentale et appliquée en intelligence artificielle, dans le but de soutenir la création de pôles d’excellence, les projets innovants et le partage de bonnes pratiques. Les partenariats public-privé, les fonds et programmes de financement dédiés seront les clés pour passer des modèles théoriques à des stratégies de mise en œuvre concrètes.
L’un des défis majeurs est l’accroissement et l’amélioration des cas usages en matière d’intelligence artificielle, afin de mieux faire comprendre cette évolution technologique, ses apports à l’amélioration des compétences, son impact sur la transformation, la création de valeur et la croissance économique qu’elle engendre.
Tout ce travail ne peut s’accomplir qu’avec la mise en place des politiques de cybersécurité nationales rigoureuses, par la sensibilisation des dirigeants, des travailleurs et des consommateurs aux risques cybers, l’adoption d’approches proactives en matière de cybersécurité, afin d’optimiser la protection des solutions numériques et garantir une résilience optimale des infrastructures Cloud alimentées à l’intelligence artificielle.
L’ATDA 2024 a mis en évidence l’immense potentiel de l’intelligence artificielle et du Cloud pour transformer l’économie africaine. En investissant dans les compétences locales et en créant un environnement favorable à l’innovation, l’Afrique peut non seulement réduire le fossé numérique avec les économies avancées, mais aussi devenir un acteur majeur dans le domaine des technologies disruptives.
Comme l’ont souligné les participants, cette démarche repose sur une vision à long terme, où chaque acteur – public, privé, et académique – joue un rôle crucial. L’engagement collectif est la clé pour construire une Afrique numérique souveraine, inclusive et résiliente.