L’attiéké est un plat à base de tubercules de manioc cuits à la vapeur, produit par les peuples lagunaires de Côte d’Ivoire. ...


À l’occasion de la 19e session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, au Paraguay, la Côte d’Ivoire a pu inscrire « Les savoir-faire liées à la fabrication de l’attiéké » sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO. Ce plat emblématique porte une forte identité culturelle qui permettra au pays de renforcer son rayonnement à l’international.
 
L’attiéké est un plat à base de tubercules de manioc cuits à la vapeur, produit par les peuples lagunaires de Côte d’Ivoire. Il contribue également à l’autonomie financière et à l’intégration sociale des femmes qui jouent un rôle central dans sa production. Les savoir-faire liés à la fabrication de l’attiéké en Côte d’Ivoire sont désormais inscrits sur la liste du patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO. L’annonce a été faite au cours de la 19ème session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel qui s’est tenue au début ce mois à Asunción au Paraguay.

Selon les promoteurs de la culture ivoirienne, « l’inscription de ce plat emblématique, sur la liste du patrimoine mondial, constitue une reconnaissance internationale majeure. Cette décision valorise non seulement un élément central de l’identité culturelle des peuples lagunaires de la Côte d’Ivoire, mais aussi un savoir-faire culinaire artisanal, transmis de génération en génération, notamment par les femmes ».

En effet, la préparation de ce mets exige la maîtrise précise de plusieurs étapes : la culture et la récolte du manioc, son broyage, le mélange avec du manioc fermenté (magnan), avant sa transformation en semoule qui est cuite à la vapeur. Généralement servi avec du poisson, de la viande ou des légumes, l’attiéké s’est imposé comme un aliment incontournable en Côte d’Ivoire plébiscité pour les repas familiaux, mais aussi dans les restaurants et au cours des cérémonies.

L’inscription de l’attiéké sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO constitue également une opportunité de renforcer le soutien aux producteurs et transformateurs locaux. Elle pourrait aussi encourager le tourisme gastronomique et les initiatives culturelles autour de ce produit alimentaire.

Cette reconnaissance internationale pourrait stimuler davantage la chaîne de valeur du manioc en Côte d’Ivoire. En effet, la filière attiéké encore majoritairement artisanale, affiche un potentiel économique considérable. Une étude du Cirad estimait que la production d’attiéké représentait 56 % de la valeur ajoutée générée par l’ensemble de la chaîne de valeur du manioc, évaluée à 514 milliards Fcfa (825 millions $).