La direction générale du port d’Abidjan, actuellement pilotée par Hien Yacouba Sié, a rapporté dernièrement que les volumes de conteneurs manutentionnés sont passés de 840 926 EVP en 2022 à 1,6 million d’EVP en 2024.


La direction générale du port d’Abidjan, actuellement pilotée par Hien Yacouba Sié, a rapporté dernièrement que les volumes de conteneurs manutentionnés sont passés de 840 926 EVP en 2022 à 1,6 million d’EVP en 2024. Une dynamique forte qui s’est traduite par la hausse de plus de 15% du trafic global en glissement annuel, qui a atteint 40 millions de tonnes, contre 34,7 millions en 2023.


Le Port d’Abidjan enregistre une croissance continue ces dernières années. Selon les explications fournies, l’opérationnalisation du 2e terminal à conteneurs du port d’Abidjan, il y a trois ans, a contribué fortement à augmenter les volumes de fret conteneurisé, qui ont doublé depuis lors. La plateforme ivoirienne a pu ainsi se doter de moyens infrastructurels pour pouvoir tenir tête à ses concurrents dans un contexte régional marqué par une compétition de plus en plus âpre entre les plateformes portuaires.


La direction générale du port d’Abidjan a souvent rappelé ces derniers temps que la mise en service du « Côte d’Ivoire Terminal » a joué un rôle de premier ordre dans la réalisation de ses objectifs. A noter que c’est le second terminal à conteneurs disposant d’une capacité annuelle de 1,5 million d’EVP et d’un tirant d’eau de 16 mètres lui permettant de recevoir de plus gros navires. La plateforme a ainsi pu accueillir le porte-conteneurs MSC ALIYA, d’une capacité de 14 300 EVP.


Se maintenir dans la course

A rappeler aussi qu’Abidjan Terminal a entamé au mois de juillet 2024 sur son site à Vridi, des travaux d’installation d’un système de reconnaissance optique de caractères encore appelé OCR (Optical Character Recognition), au niveau de sa guérite import. Ce système de contrôle de dernière génération doté de caméras avec lecture à grande vitesse, permettra l’enregistrement automatique des camions et des conteneurs, à l’entrée et à la sortie du terminal. Cet investissement favorise une meilleure fluidité sur le terminal grâce à l’amélioration de la prise en charge des camions et l’accroissement de la productivité des transporteurs. Il renforce également la sécurité des marchandises grâce à ses fonctionnalités qui garantissent la traçabilité des vecteurs de transport et des conteneurs.


Les observateurs estiment que le fait que son développement et son exploitation ont été confiés au groupe AGL, anciennement Bolloré Africa Logistics et filiale de l’armateur MSC, est aussi un atout susceptible de booster le trafic, les compagnies maritimes ayant tendance à privilégier les ports où leurs filiales sont manutentionnaires ou consignataires. Ce niveau de trafic rapproche par ailleurs le Port d’Abidjan des leaders ouest-africains du fret conteneurisé que sont Lomé avec 1,91 million d’EVP en 2023 et Tema (1,9 million d’EVP en 2024). Des plateformes où AGL et MSC sont aussi les principaux opérateurs.


A savoir en outre que dans la perspective d’une concurrence plus accrue, des travaux d’extension ont été lancés pour porter les capacités respectivement à 3,7 millions d’EVP à Tema et 2,7 millions d’EVP à Lomé. A cela s’ajoutent des investissements au Nigeria pour restructurer l’écosystème portuaire. Le pays dispose depuis janvier 2023 d’un nouveau port en eau profonde affichant 2,5 millions d’EVP à Lekki (en périphérie de Lagos), alors que ses principales plateformes comme Apapa et Tin Can Island multiplient les réformes pour rompre avec la congestion qui plombe leur trafic et profite aux ports voisins tels que ceux de Lomé et de Cotonou.