La 9e édition du Djéguélé Festival, le Festival international du balafon, s’est tenue du 5 au 12 avril 2025, comme à l’accoutumée à Boundiali dans le nord de la Côte d’Ivoire. Plus de 200 artistes et près de 50 000 festivaliers étaient attendus selon les organisateurs.
« Cette année, bien qu’il n’y ait pas de changements majeurs, nous mettons un accent particulier sur la promotion du balafon et des cultures traditionnelles », a confié Koné Dodo, le directeur général de l’événement. Et ce dernier d’ajouter : « Nous faisons la promotion du balafon de façon rigoureuse. Il faut que le balafon parte du village et voyage pour aller à travers le monde ».
La promotion du balafon a toujours été axée sur les performances artistiques des balafonistes venus des quatre coins du continent. Cette année l’idée d’une évolution de l’instrument vers des pratiques modernes a été au cœur de débats organisés sur le site du festival, sous le thème « Balafon Djéguélé à l'ère du numérique et de l'intelligence artificielle : défis et perspectives ». Des discussions ont été menées et les organisateurs sont convaincus que la promotion du balafon passe aussi par l’amélioration du cadre de vie des artistes. Pour cela, ils ont pensé à offrir un meilleur encadrement aux balafonistes en leur affectant des managers et des promoteurs culturels. Koné Dodo a aussi annoncé l’ouverture d’un studio d’enregistrement à Boundiali.
A noter que ce festival international a été lancé pour célébrer le balafon du peuple Sénoufo réparti entre la Côte d’ivoire, le Mali et le Burkina Faso. Koné Dodo explique que cet instrument en accompagne les ressortissants de la naissance à la mort. On en joue pour célébrer une naissance, encourager les hommes au labeur, pendant les moments heureux et aussi pour les deuils. « Le balafon est un instrument fondamental chez le peuple senoufo. À la naissance, on joue du balafon, parce qu’on est content. Aux champs, on joue du balafon pour encourager ceux qui labourent. Lorsqu’il y a un décès, le balafon est présent avec des intonations particulières pour monter que c’est triste et qu’il y a quelqu’un qui part. En fait, cet instrument ponctue la vie du peuple senoufo, de la naissance à la mort », a-t-il expliqué.
A savoir enfin que lors de la 7ème session annuelle du comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO qui s'est tenue le 5 décembre 2012 à Paris, le Balafon Sénoufo a été inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Cette inscription procède d'une candidature multinationale présentée par la Côte d'Ivoire, le Mali et le Burkina Faso. Certes, inscrit au patrimoine de l'UNESCO, le Balafon a besoin d'être valorisé.