Dans le cadre de sa participation à l’Exposition universelle d’Osaka, la Côte d’Ivoire a installer un pavillon en forme de plantation de cacao. L'espace est conçu pour raconter l’histoire, les traditions et les ambitions du pays qui est connu comme étant le leader mondial de la fève.
La Côte d'Ivoire compte profiter au maximum de la visibilité offerte par cet événement de dimension mondiale pour démontrer que le cacao durable demeure au cœur de sa stratégie de développement. Avec environ deux millions de tonnes produites chaque année, le pays assure près de la moitié de l’offre mondiale. Le secteur pèse 14 % du PIB national et 40 % des recettes d’exportation. Un poids lourd de l’économie, que les autorités veulent aujourd’hui valoriser autrement, notamment auprès des consommateurs asiatiques : non plus en exportant massivement des fèves brutes, mais en poussant la transformation locale.
On sait en outre que les préparatifs liés à la tenue de la « Semaine de la Côte d’Ivoire », prévue prochainement dans le cadre d'Osaka 2025, vont bon train. Une délégation ivoirienne de haut niveau est attendue pour promouvoir les atouts économiques du pays et renforcer les liens avec le Japon. Explication a aussi été donnée que l’objectif est de porter la transformation industrielle du cacao à 100 % d’ici 2030. Déjà, la capacité de broyage avoisine le million de tonnes, soit un taux de transformation d’environ 33 %, en forte progression depuis cinq ans. Une douzaine d’entreprises opèrent actuellement sur le territoire national, et plusieurs projets d’usines sont en cours.
À Osaka, le pavillon ivoirien propose une expérience immersive autour du cacao, avec des dégustations, des rencontres et des démonstrations de transformation. Le thème retenu – « Relier l’intelligence de la terre à la créativité industrielle » – fait écho aux efforts du pays pour industrialiser son agriculture et mieux tirer parti de ses matières premières. Le marché japonais du chocolat est particulièrement visé. D’une valeur estimée à 4,71 milliards de dollars en 2024, il pourrait atteindre 5,11 milliards à l’horizon 2029, selon le cabinet Mordor Intelligence. Si la consommation moyenne par habitant reste modeste (autour de 2,1 kg par an), elle progresse lentement mais sûrement. Le Japon importe principalement du beurre, de la pâte de cacao et des fèves, en provenance de plusieurs pays, dont la Côte d’Ivoire.
Pour le ministre du Commerce et de l’Industrie, Dr Souleymane Diarrassouba, qui a partagé les enjeux de la présence ivoirienne à l’Exposition universelle, les Japonais sont invités à mieux connaitre la place de la Côte d’Ivoire sur l'échiquier mondial des matières premières agricoles. Le pays qui, en plus du cacao, représente 40 % du marché des noix de cajou. " A chaque fois qu’ils vont prendre une barre de chocolat ou un verre de Pepsi-Cola, qu’ils se disent que 42 % de chocolat ou 40 % de Pepsi-Cola proviennent de la Côte d’Ivoire", a aussi lancé le membre du gouvernement.
Rappel a aussi été fait qu'en février 2025, l’ambassadeur ivoirien à Tokyo a été reçu par l’Association japonaise du Chocolat et du Cacao. Objectif : encourager les industriels nippons à investir directement dans la chaîne de valeur ivoirienne. Une approche qui séduit de nombreux acteurs de la filière, d’autant que la Côte d’Ivoire travaille aussi à améliorer la traçabilité et la durabilité de sa production. Depuis deux ans, plus d’un million de planteurs ont été identifiés dans le pays, et quelque 700 000 cartes électroniques ont été distribuées. Le gouvernement ivoirien affirme pouvoir garantir que le cacao exporté est conforme aux exigences des marchés européens et asiatiques.