Un modèle sobre et durable : la rénovation plutôt que l’expansion
VAALCO Energy poursuit son ancrage en Côte d’Ivoire en consolidant son projet d’exploitation du champ pétrolier offshore Baobab, situé dans le bloc CI-40. L’entreprise mise sur une stratégie fondée sur la rénovation de la plateforme flottante (FPSO) dédiée à l’exploitation du site, un choix qui s’inscrit dans une logique de sobriété économique et industrielle. Au premier trimestre 2025, le plateau de production s’établissait en moyenne à 2 891 barils équivalent pétrole par jour. Bien que modeste en comparaison du champ Baleine opéré par ENI – qui vise 150 000 barils par jour d’ici 2027 –, cette production reste rentable grâce à un modèle d’optimisation basé sur la réutilisation d’actifs existants.
En prolongeant la vie utile de la plateforme Baobab jusqu’en 2038, VAALCO a fait le pari d’une rentabilité long terme, fondée sur la réduction des investissements initiaux. D’après les estimations de PlantFCE, la rénovation complète d’un FPSO varie entre 200 et 600 millions de dollars selon l’état de l’unité, contre plus de 2 milliards pour la construction d’une plateforme neuve selon Rystad Energy. Cette décision permet à la compagnie de maîtriser ses charges fixes et de garantir des flux de trésorerie réguliers, même en l’absence d’une montée en puissance des volumes extraits.
Entre rentabilité maîtrisée et contraintes techniques croissantes
La stratégie de rénovation adoptée par VAALCO Energy s’inscrit dans une tendance plus large observée en Afrique de l’Ouest, où d’autres opérateurs, tels que CNR International sur le champ Espoir, adoptent des logiques similaires. En Côte d’Ivoire, l’unité flottante Espoir Ivoirien est en service depuis plus de vingt ans et a connu plusieurs mises à niveau techniques pour en prolonger la durée de vie. Désormais gérée par Petrofac, cette plateforme a bénéficié de modernisations visant la sécurité, le traitement des hydrocarbures et la maintenance, sans pour autant nécessiter une infrastructure neuve.
Mais si cette approche permet d’éviter les investissements massifs dans des installations flambant neuves, elle s’accompagne de contraintes croissantes. Selon les données de Rystad Energy, l’âge moyen des FPSO dans le monde est désormais de 27 ans, contre 22 ans en 2010. Ce vieillissement s’accompagne d’une augmentation des coûts de maintenance, de la fréquence des interventions techniques, et d’un risque accru d’incidents susceptibles d’entraîner des interruptions coûteuses de la production.
Pour VAALCO et d’autres opérateurs confrontés à la rentabilité décroissante des champs marginaux, la rénovation reste néanmoins un levier stratégique pertinent. Elle permet de prolonger la durée de vie des gisements tout en préservant un équilibre financier, à condition d’anticiper les contraintes liées au vieillissement des infrastructures et de mettre en œuvre un suivi technique rigoureux.