La Côte d’Ivoire a franchi une nouvelle étape dans sa stratégie de valorisation locale de ses ressources agricoles avec l’inauguration, le 2 août dernier, d’un important complexe industriel de transformation de cacao à Divo. Baptisée Cacao SA, cette initiative industrielle des frères Alahassane et Fousseni Diakité a nécessité un investissement total de 32 milliards de francs CFA (environ 56,4 millions de dollars).
Dotée d’une capacité annuelle de traitement de 36 000 tonnes de fèves, elle figure désormais parmi les unités industrielles les plus modernes du pays. Son implantation à Divo, au cœur d’une région cacaoyère stratégique, répond à la volonté de rapprocher les unités de transformation des zones de production afin d’optimiser la logistique et de réduire les coûts opérationnels. Le complexe se distingue par son équipement de dernière génération, organisé autour de cinq lignes de production. Celles-ci permettront de fabriquer une large gamme de produits dérivés : pâte de cacao, beurre de cacao, poudre de cacao et chocolat fini destiné aussi bien au marché local qu’à l’exportation.
Grâce à cette diversification, Cacao SA entend répondre aux besoins variés de ses clients, qu’ils soient des chocolatiers internationaux, des industriels agroalimentaires ou encore des distributeurs de produits finis. L’objectif est clair : accroître la valeur ajoutée créée sur place et réduire la dépendance vis-à-vis de l’exportation de fèves brutes, dont les prix sont soumis à de fortes fluctuations sur le marché mondial. "L’inauguration de cette usine s’inscrit dans la droite ligne de la politique ivoirienne visant à porter à 100 % la transformation locale de sa production de cacao à l’horizon 2030. Actuellement, la Côte d’Ivoire transforme environ 40 à 45 % de ses récoltes, ce qui en fait déjà le premier pays transformateur mondial devant les Pays-Bas", a-t-on également fait savoir.
Pour le ministre Souleymane Diarrassouba, ce projet illustre la "volonté du gouvernement de créer davantage de valeur ajoutée sur le territoire national, de favoriser l’emploi local et de renforcer la compétitivité de l’industrie cacaoyère ivoirienne". Il a également rappelé que le secteur du cacao emploie directement ou indirectement plus de 5 millions de personnes en Côte d’Ivoire, représentant un pilier essentiel de l’économie nationale. Au-delà de la création d’emplois directs et indirects, l’usine de Divo contribuera à dynamiser l’économie régionale. Les producteurs locaux devraient bénéficier d’un accès plus rapide aux unités de transformation, réduisant ainsi les délais et les coûts liés au transport des fèves vers les ports d’Abidjan ou de San Pedro.
De plus, en produisant des produits finis et semi-finis, Cacao SA ouvre la voie à la conquête de nouveaux marchés, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, où la demande en chocolat et produits dérivés est en forte croissance. Cela pourrait également permettre de stabiliser les revenus des producteurs, en réduisant l’exposition aux variations des cours mondiaux des fèves brutes. Avec cette nouvelle usine, la Côte d’Ivoire confirme sa position de leader mondial non seulement dans la production, mais aussi dans la transformation de cacao. Les autorités espèrent que ce type d’investissement incitera d’autres opérateurs, locaux comme étrangers, à s’implanter dans le pays.
Enfin, le projet Cacao SA intègre des considérations environnementales et sociales, en ligne avec les standards internationaux. Les équipements sont conçus pour optimiser la consommation d’énergie et limiter les émissions, tandis que des partenariats avec les coopératives locales visent à encourager une production durable et traçable. Avec Cacao SA, Divo s’apprête à devenir un pôle industriel majeur, contribuant à faire du cacao ivoirien un produit non seulement incontournable sur le marché mondial, mais aussi synonyme de qualité et de transformation locale réussie.