Abidjan et Freetown veulent redonner un nouveau souffle à l’Union du fleuve Mano (UFM). La décision a été officialisée à l’issue de la visite de travail, le lundi 11 août, du président sierra-léonais Julius Maada Bio, récemment reconduit à la tête de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), auprès de son homologue ivoirien Alassane Ouattara.


Abidjan et Freetown veulent redonner un nouveau souffle à l’Union du fleuve Mano (UFM). La décision a été officialisée à l’issue de la visite de travail, le lundi 11 août, du président sierra-léonais Julius Maada Bio, récemment reconduit à la tête de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), auprès de son homologue ivoirien Alassane Ouattara.


Créée en 1973 par le Libéria et la Sierra Leone, l’UFM a accueilli la Guinée en 1980, puis la Côte d’Ivoire en 2008. Cette organisation sous-régionale ambitionne de renforcer la coopération politique, économique et culturelle entre ses États membres. Ses missions incluent la promotion de la paix, de l’unité et de la prospérité, la consolidation de la bonne gouvernance démocratique, ainsi que la stimulation de l’intégration économique à travers le commerce, l’industrie et la création d’emplois.


Au terme de leurs échanges, le président ivoirien a insisté sur l’urgence de remettre la stabilité régionale au centre des préoccupations de l’UFM. « Il faut vraiment mettre un accent particulier sur la paix et la sécurité dans notre espace communautaire, sans oublier la lutte contre la piraterie maritime », a déclaré Alassane Ouattara. Le chef de l’État ivoirien a également confirmé que les deux pays souhaitent relancer les activités de l’organisation et qu’un prochain sommet est envisagé pour 2026.


Explication a aussi été donnée que cette orientation stratégique intervient dans un contexte marqué par des défis sécuritaires persistants en Afrique de l’Ouest, notamment la montée des violences transfrontalières, la criminalité organisée et les menaces maritimes dans le golfe de Guinée. La relance de l’UFM pourrait offrir un cadre renforcé de coopération sécuritaire et de partage d’informations entre les quatre États membres. Rappel a également été fait que la Côte d’Ivoire et la Sierra Leone entretiennent de longue date des relations diplomatiques étroites, renforcées par leur appartenance commune à la CEDEAO. Sur le plan économique, leurs échanges commerciaux se sont élevés à 31,9 millions de dollars en 2024, soit près de 18 milliards de FCFA, selon l’International Trade Center


D'après les observateurs, la relance de l’UFM marque un tournant après une longue période d’inactivité. L’organisation avait été durement affectée par les conflits armés qui ont ravagé plusieurs de ses États membres dans les années 1990 et 2000, entraînant l’interruption de la plupart de ses programmes. Ces crises avaient fragilisé la coopération régionale et retardé les projets d’intégration économique et d’infrastructures.


Avec cette nouvelle impulsion, Abidjan et Freetown espèrent non seulement renforcer la coopération bilatérale, mais aussi raviver l’esprit fondateur de l’UFM, celui d’une union capable de transformer les richesses naturelles et humaines de ses pays membres en prospérité partagée. Le sommet de 2026 pourrait ainsi constituer l’occasion de définir une feuille de route claire, mobilisant les ressources et les volontés politiques nécessaires pour que l’organisation retrouve sa place dans l’architecture régionale ouest-africaine.