L’Agence nationale du service universel des télécommunications-TIC (ANSUT) de Côte d’Ivoire, en marge du forum SUTEL organisé à Abidjan le 28 août dernier, a signé un protocole d’accord avec l’Union africaine des télécommunications (UAT).


L’Agence nationale du service universel des télécommunications-TIC (ANSUT) de Côte d’Ivoire, en marge du forum SUTEL organisé à Abidjan le 28 août dernier, a signé un protocole d’accord avec l’Union africaine des télécommunications (UAT). Cet accord vise à renforcer la coopération entre les fonds nationaux de service universel, favoriser l’échange de bonnes pratiques et promouvoir l’accès aux télécommunications dans les zones rurales et isolées du continent.


Le directeur général de l’ANSUT, Gilles Thierry Beugré, a souligné l’importance de ce rapprochement : « cet accord marque le début d’une Afrique connectée où nous pourrons évaluer l’impact concret sur chaque village et chaque communauté ». De son côté, le secrétaire général de l’UAT, John Omo, s’est dit convaincu que cette collaboration permettra de « mettre en œuvre plus rapidement des solutions tangibles pour améliorer la connectivité des populations isolées ». Selon toujours les explications fournies, ce partenariat s’inscrit dans un contexte ivoirien marqué par des initiatives numériques ambitieuses. Le programme présidentiel « Nos villages connectés », déjà en cours, prévoit le raccordement de plus de 500 localités rurales à des services numériques essentiels : éducation à distance, télémédecine, e-commerce et administration en ligne. 


Parallèlement, la Côte d’Ivoire investit massivement dans les infrastructures de télécommunications. À ce jour, l’ANSUT a déployé plus de 5 207 kilomètres de fibre optique à travers le pays, constituant l’ossature d’un réseau national performant. Ces efforts portent leurs fruits : selon le Fiber Development Index analysis 2024, publié par la World Broadband Association (WBBA) et le cabinet britannique Omdia, la Côte d’Ivoire figure désormais parmi les trois pays africains les mieux dotés en fibre optique. L’enjeu dépasse cependant les frontières ivoiriennes. Selon les données récentes de l’UAT, le continent compte environ 500 millions d’utilisateurs d’Internet mobile, soit près de 40 % de la population. Cela signifie qu’environ 800 millions d’Africains restent encore exclus de la révolution numérique. Ce déficit d’accès freine l’intégration économique, l’innovation et le développement social, en particulier dans les zones rurales.


Dans ce contexte, le partenariat ANSUT-UAT se veut un levier pour accélérer la transformation numérique de la Côte d'Ivoire et de la région. En favorisant le partage d’expériences et en harmonisant les stratégies nationales, il pourrait ouvrir la voie à des projets régionaux de grande envergure. L’ambition est de créer une dynamique panafricaine où chaque pays met ses avancées au service des autres, afin d’atteindre une connectivité universelle. Pour la Côte d’Ivoire, cet accord représente également une opportunité stratégique : consolider son rôle numérique de premier plan en Afrique de l’Ouest et au-delà. Le pays aspire à devenir un modèle de service universel, en démontrant qu’un engagement fort, soutenu par des infrastructures solides et des partenariats internationaux, peut transformer durablement la vie des populations.