En marge des Assemblées annuelles 2025 du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), un Conclave de haut niveau consacré au capital humain s’est tenu le jeudi 17 octobre 2025 à Washington. L’événement, organisé par le département du développement humain de la Banque mondiale, a réuni ministres, experts et partenaires techniques autour d’un enjeu majeur : comment renforcer les compétences et l’employabilité dans un contexte économique mondial en mutation rapide.
La Côte d’Ivoire y était représentée par Kaba Nialé, ministre de l’Économie, du Plan et du Développement, qui a partagé l’expérience de son pays en matière de partenariat public-privé (PPP) pour le développement des compétences et l’insertion professionnelle des jeunes. Elle a notamment mis en avant les résultats probants du Projet emploi jeune et développement des compétences (PEJEDEC), financé par la Banque mondiale. Ce programme emblématique a permis d’impliquer activement le secteur privé dans la définition des curricula de formation, tout en facilitant la qualification des jeunes à travers des stages, des apprentissages, des formations en alternance, ainsi que des initiatives d’entrepreneuriat et d’incubation.
Selon la ministre, cette approche concertée a permis d’aligner les besoins du marché du travail sur les dispositifs de formation, réduisant ainsi le décalage entre compétences acquises et emplois disponibles. En favorisant la reconversion et la requalification professionnelle, le PEJEDEC illustre le rôle stratégique des PPP dans la dynamisation du capital humain et la lutte contre le chômage des jeunes. Les discussions ont également mis en évidence la place centrale du capital humain comme levier de développement économique et de bien-être social. Les participants ont souligné la nécessité de renforcer les systèmes publics d’éducation, d’améliorer la qualité de l’enseignement et la formation continue des enseignants, et de rendre les carrières dans le secteur éducatif plus attractives et gratifiantes.
L’un des points saillants du débat a porté sur l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans les politiques de formation. L’IA est perçue non pas comme une menace, mais comme un complément stratégique aux compétences humaines, capable d’améliorer la productivité, la personnalisation des apprentissages et la création de nouveaux métiers. Le réseau sur le capital humain, qui regroupe désormais 96 pays membres, dont la Côte d’Ivoire, a réaffirmé son engagement à renforcer la coopération internationale et les échanges d’expériences en vue de bâtir des sociétés plus inclusives. Ce réseau ambitionne de faire du développement des compétences un pilier d’une croissance durable et partagée.
Placées sous les thématiques « le renforcement des compétences professionnelles nécessite la participation du secteur privé » et « les investissements publics dans les compétences stimulent la croissance de l’emploi », les discussions du conclave ont rappelé que l’avenir des économies repose avant tout sur la qualité de leurs ressources humaines. Dans cette optique, la Côte d’Ivoire s'active pour se positionner comme un modèle d’intégration entre action publique, initiative privée et vision de long terme pour le développement du capital humain africain.

