En l’espace de trois ans, la Côte d’Ivoire est parvenue à réduire sensiblement son déficit budgétaire. Selon un rapport de la Banque mondiale publié le 10 septembre 2025, le pays a ramené ce déficit de 6,8 % du produit intérieur brut (PIB) en 2022 à 4 % en 2024, soit une amélioration de 2,8 points de pourcentage. Cette évolution, a-t-on expliqué, traduit la solidité de la gouvernance financière ivoirienne et la volonté de restaurer les équilibres macroéconomiques tout en soutenant la croissance.
Cette réduction du déficit résulte principalement d’une hausse continue des recettes budgétaires conjuguée à une maîtrise des dépenses publiques. En 2022, la mobilisation des recettes a atteint 10 395 milliards FCFA, dépassant les objectifs fixés avec un taux d’exécution de 104,3 %. L’année suivante, les recettes se sont élevées à 11 016 milliards FCFA (99 % d’exécution), avant d’atteindre 14 136 milliards FCFA en 2024, traduisant un taux de réalisation de 101,4 %, selon le ministère du Budget. Du côté des dépenses, la tendance a été maîtrisée malgré un contexte mondial marqué par les crises énergétiques et géopolitiques. En 2022, les dépenses publiques se sont établies à 10 337 milliards FCFA, légèrement au-dessus des prévisions initiales. En 2023, elles ont atteint 11 347 milliards FCFA (98,8 % d’exécution) et 13 756 milliards FCFA en 2024.
On sait en outre que ces dépenses ont été orientées prioritairement vers les investissements publics, suivis des dépenses de personnel, du service de la dette, et des secteurs sociaux tels que la santé, le logement, les transports et l’énergie. Cette discipline budgétaire s’inscrit dans une stratégie annoncée en 2021 et qui a souligné la nécessité de renforcer la mobilisation des recettes intérieures, de maîtriser les charges de fonctionnement et de préserver la soutenabilité de la dette publique. L’objectif était de dégager des marges de manœuvre budgétaires pour financer les investissements structurants et intensifier la lutte contre la pauvreté.
Malgré ces progrès, le déficit reste encore au-dessus du seuil communautaire de l’UEMOA fixé à 3 % du PIB. Pour les uns, cette situation s’explique notamment par la lente reprise post-Covid, la guerre en Ukraine, et la hausse des intérêts de la dette. Le pays avait pourtant réussi, en 2019, à ramener son déficit à 2,4 % du PIB, avant que les crises successives ne le fassent grimper à 5,6 % en 2020 et 5,4 % en 2021. Pour les autres, la situation résulte d'une faible volonté politique pour accélérer l'assainissement des finances publiques. A savoir par ailleurs que pour combler ses besoins de financement, la Côte d’Ivoire a eu recours à des emprunts sur les marchés régional et international, mobilisant 4164 milliards FCFA en 2022, 5014 milliards en 2023 et 5851 milliards en 2024. Parallèlement, le déficit en valeur absolue a reculé de 2981 milliards FCFA en 2022 à 2093 milliards en 2024, confirmant la tendance descendante.

