Le mercredi 1er octobre, les autorités ivoiriennes ont annoncé la ratification d’un contrat de prêt de plus de 20 milliards FCFA (35,8 millions USD) avec la banque allemande Kreditanstalt Für Wiederaufbau (KfW). Cet accord vise à financer le « Programme de maîtrise de l’énergie », un projet stratégique destiné à réduire la facture d’électricité de l’État et à améliorer la sécurité publique grâce à un éclairage modernisé.
Au cœur de ce programme, plusieurs mesures concrètes sont prévues. Des audits thermiques et énergétiques seront réalisés dans des bâtiments publics, notamment dans le bloc ministériel, afin d’identifier les failles et d’optimiser les consommations. Des travaux de rénovation accompagneront ces études pour améliorer l’efficacité énergétique des infrastructures. L’une des actions phares concerne l’éclairage public du grand Abidjan : 31 000 lampes seront remplacées par des lampes LED à faible consommation. Cette opération devrait non seulement réduire les dépenses énergétiques, mais également renforcer la sécurité dans la capitale économique grâce à un éclairage plus performant et durable.
Les autorités affirment miser sur des résultats tangibles. À terme, le programme devrait générer une économie annuelle d’environ 24 148 MWh, soit une réduction estimée à 2,2 milliards FCFA sur la facture d’électricité de l’État. Au-delà des gains financiers, le projet présente aussi un impact environnemental notable. Les projections indiquent une baisse des émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 9 631 tonnes de CO2 par an, contribuant ainsi aux engagements climatiques de la Côte d’Ivoire.
Explication a aussi été donnée que cette initiative s’inscrit dans le cadre du Plan national pour l’énergie, qui fixe les grandes orientations en matière d’efficacité énergétique et de transition vers les énergies renouvelables. Le document stratégique met l’accent sur le renforcement du Fonds national pour la maîtrise de l’énergie (FONAME) et sur l’application de mesures structurantes, telles que l’audit énergétique obligatoire pour les gros consommateurs, l’étiquetage énergétique des équipements électriques et l’imposition de normes d’efficacité aux nouveaux bâtiments.
"Avec ce financement de la KfW, la Côte d’Ivoire peut consolider sa stratégie énergétique et environnementale. Le pays ambitionne en effet d’atteindre 45 % d’énergies renouvelables dans son mix électrique à l’horizon 2030. Ce cap témoigne d’une volonté de conjuguer croissance économique et développement durable, en limitant la dépendance aux sources fossiles et en réduisant l’empreinte carbone nationale", a commenté pour sa part Yves Dumont, consultant spécialiste des questions énergétiques en Afrique de l'Ouest francophone.

