La société panafricaine de services informatiques ST Digital a inauguré, le jeudi 2 octobre, un data center de type Tier 3 au sein de la zone franche technologique du VITIB à Grand-Bassam. Première infrastructure de ce genre dans le pays, elle marque un tournant dans la gestion locale, sécurisée et autonome des données nationales.
« Avec cet outil, notre dynamique numérique prend une nouvelle dimension. Dans un contexte où la numérisation s’accélère et où les cyberattaques se multiplient, disposer d’infrastructures locales est indispensable pour protéger nos données », a déclaré Anthony Same, directeur général du groupe ST Digital, lors de la cérémonie d’inauguration. Le data center, conçu sur trois modules, offre une capacité d’accueil d’environ 160 racks de 42 serveurs chacun, soit plus de 6 000 serveurs physiques et plus de 50 000 serveurs virtuels. « Il est éco-responsable, construit partiellement avec des matériaux locaux et parfaitement intégré à son environnement », a précisé Steve Tchouaga, directeur général de la filiale ivoirienne. L’infrastructure a été réalisée en huit mois, mobilisant des experts ivoiriens avec un accompagnement international, ce qui témoigne du savoir-faire local dans un secteur encore émergent.
Jusqu’ici, la majorité des données sensibles des entreprises et administrations ivoiriennes étaient stockées à l’étranger, exposant le pays à des risques de dépendance et de vulnérabilité. Avec ce projet, ST Digital entend rapatrier l’hébergement des données et contribuer au renforcement de la souveraineté numérique de la Côte d’Ivoire. Tout en favorisant la protection des données nationales, le data center reste ouvert à des partenariats et échanges internationaux, consolidant ainsi l’intégration de l’économie ivoirienne dans l’écosystème numérique mondial.
Au-delà de son rôle technique, l’infrastructure vise à soutenir l’écosystème numérique local. Elle sera mise à disposition des administrations publiques, des entreprises, des start-ups et des projets nationaux, favorisant l’innovation digitale et la modernisation des services. ST Digital prévoit également un impact sur l’emploi et le développement des compétences, grâce à la création d’emplois directs et indirects et à la montée en expertise des talents ivoiriens dans un domaine stratégique.
Le projet ivoirien s’inscrit dans une dynamique continentale. Selon les données de Heirs Technologies, l’Afrique compte encore un nombre limité de data centers comparé aux standards mondiaux, qui dépassent 8 000 installations. L’Afrique du Sud concentre près d’un quart des infrastructures du continent avec 49 centres, suivie du Kenya (18), du Nigeria (16) et de l’Égypte (14). Avec cinq infrastructures désormais recensées, la Côte d’Ivoire se positionne comme un acteur émergent, et le data center du VITIB constitue un jalon majeur dans cette progression.
Avec 232 services administratifs déjà disponibles en ligne, la Côte d’Ivoire poursuit son avancée dans la digitalisation des procédures publiques. Le data center de ST Digital jouera un rôle crucial dans la sécurisation et l’optimisation de ces services, en centralisant le traitement des données, en améliorant la résilience des infrastructures numériques et en favorisant l’émergence de nouvelles solutions innovantes pour les entreprises et les citoyens. « Par cette initiative, la Côte d’Ivoire confirme sa volonté de devenir un hub technologique en Afrique de l’Ouest, capable d’allier innovation, souveraineté numérique et attractivité pour les investisseurs », a-t-on aussi fait savoir.

