Alors que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) poursuit sa mise en œuvre, l’Afrique de l’Ouest veut accélérer la facilitation du commerce transfrontalier.


Alors que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) poursuit sa mise en œuvre, l’Afrique de l’Ouest veut accélérer la facilitation du commerce transfrontalier. C'est dans ce cadre que le Côte d'Ivoire, la Guinée et le Liberia ont conjointement lancé le Système de gestion interconnectée des marchandises en transit (SIGMAT), un outil numérique destiné à simplifier les procédures douanières et à renforcer la compétitivité des corridors commerciaux.


Développé par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le SIGMAT permet l’échange électronique de données de transit entre les administrations douanières des pays membres. En assurant une meilleure traçabilité des marchandises, cette plateforme vise à sécuriser les recettes publiques, réduire les délais de transit et limiter les risques de fraude, longtemps considérés comme des obstacles majeurs au commerce intra-africain.


Selon Joséphine Nkrumah de la Commission de la CEDEAO, le déploiement de ce système entre la Guinée, le Liberia et la Côte d’Ivoire « constitue une étape majeure vers la simplification et la numérisation du commerce » dans la sous-région. Elle a souligné que le SIGMAT permettra de renforcer l’efficacité opérationnelle des douanes, tout en rendant les corridors ouest-africains plus compétitifs grâce à l’intégration des technologies de l’information. On sait en outre que cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large de modernisation des procédures douanières au sein de la CEDEAO. Déjà opérationnel sur plusieurs axes stratégiques reliant le Burkina Faso, le Bénin, le Nigeria, le Togo et le Ghana, le SIGMAT démontre sa capacité à améliorer la coordination entre les pays enclavés et leurs voisins côtiers.


Depuis des décennies, les procédures douanières complexes et la multiplicité des contrôles aux frontières freinent la fluidité des échanges en Afrique de l’Ouest. Ces obstacles ont un impact direct sur le coût du transport, la compétitivité des produits et l’attractivité des corridors commerciaux. En offrant un système interconnecté et transparent, le SIGMAT vise à rationaliser ces processus et à renforcer la confiance entre les administrations douanières. Ce nouvel outil qui est présenté comme un pilier essentiel de la stratégie régionale de la CEDEAO en faveur de la libre circulation des biens et des services. À terme, il pourrait être étendu à d’autres corridors, notamment ceux reliant le Sahel aux ports des pays côtiers, contribuant ainsi à une meilleure intégration économique régionale.


Le lancement du SIGMAT intervient à un moment clé pour la ZLECAf, qui ambitionne de créer un vaste marché unique africain. L’interconnexion numérique des administrations douanières est en effet un préalable indispensable à la réussite de ce projet continental. En facilitant le passage des marchandises, en réduisant les coûts logistiques et en garantissant la sécurité des transactions, le SIGMAT offre un modèle de coopération technologique régionale qui pourrait inspirer d’autres initiatives sur le continent. Selon un opérateur économique ivoirien, le commerce intra-africain, longtemps freiné par des lourdeurs bureaucratiques, trouve un nouvel élan grâce à une intégration technologique au service de la compétitivité et du développement durable.