... « Une reprise timide et coûteuse », l’édition d’avril 2024 du rapport biannuel du FMI sur les perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne ...


Intitulée  « Une reprise timide et coûteuse », l’édition d’avril 2024 du rapport biannuel du Fonds monétaire international (FMI) sur les perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne a été présentée ce 29 avril au 20ème étage de l’immeuble Sciam au Plateau. 

La séance de présentation a été effectuée  en présence du Ministre des Finances et du Budget, Adama Coulibaly, de la Représentante-résidente du FMI en Côte d’Ivoire, Aminata Touré, du chef de division des études régionales au sein du département Afrique du FMI, Luc Eyraud, et du Vice-président Technologie et Services institutionnels à la BAD, Simon Miz-Rahi. Outre ces quatre personnalités qui ont coanimé un panel au terme de la présentation du rapport, plusieurs experts du monde de la finance et des acteurs du secteur privé ont également pris part à la cérémonie. 

Mettant notamment l’accent sur la consolidation des finances publiques, la transformation des minerais et le défi de l’éducation, ledit rapport, présenté par Luc Eyraud, a fait ressortir, au titre des bonnes nouvelles, qu’après deux années de croissance en berne, les perspectives de la région pour l’année 2024 s’améliorent en ce sens que le taux de croissance devrait passer de 3,4% en 2023 à 3,8% en 2024. L’une des nouvelles les plus significatives pour la Côte d’Ivoire, a-t-il poursuivi, est que ce pays a contracté en janvier 2024 un montant de 2,6 milliards de dollars d’emprunt euro-obligataire qui a mis un terme à la période d’environ deux ans pendant laquelle la région d’Afrique subsaharienne n’avait plus sollicité les marchés internationaux des capitaux. 

Pour répondre aux défis de la pénurie de financement, de la divergence économique et des chaos en cascade (incertitudes politiques au cours de la dernière décennie marquées notamment par des coups d’Etat), le rapport a recommandé la reconstitution des réserves (politique budgétaire), le recul de l’inflation (politique monétaire) et la recherche d’autres sources de financement tout en se dotant de moyens pour attirer davantage les IDE (réformes structurelles).
              
Réagissant à ce rapport, le Ministre Adama Coulibaly a indiqué, dans son allocution d’ouverture, qu’outre les solides fondamentaux de la Côte d’Ivoire, les actions fortes menées par le Gouvernement ont permis de renforcer la stabilité du cadre macroéconomique pour soutenir les ménages affectés ces trois dernières années par des crises exogènes et préserver l’environnement sociopolitique. « Ce rapport est pertinent. Il comprend des messages assez forts. (…) Ce rapport montre qu’il y a des progrès qui ont été faits. (…) On a une reprise certes, mais qui est lente », s’est-il  félicité au cours du panel.  

Au niveau des défis, en ce qui concerne l’endettement qui est de plus en plus important au niveau du continent, le membre du gouvernement a relevé la nécessité de faire en sorte qu’il y ait une consolidation budgétaire à travers une mobilisation des ressources domestiques beaucoup plus importante. « Sur la question de la reprise assez lente, on parle de 3,4% de taux de croissance en 2023 et 3,8 % en 2024. Nous devons nous en réjouir puisque ce sont des taux acceptables. (…) Il faut des taux plus élevés et qui s’inscrivent surtout dans la durée. (…) On ne peut pas obtenir des résultats en matière de lutte contre la pauvreté en l’absence de croissance. La croissance est un élément essentiel de la politique publique ».