Le rappel des étapes de la préparation du budget 2025, les évolutions économiques et financières 2021-2024, les perspectives économiques et financières 2025-2027, la programmation budgétaire 2025-2027 et les mesures d’amélioration de la gestion des finances publiques ont été les cinq points de cette présentation. De ces cinq points, ce sont les perspectives économiques et financières des trois prochaines années qui étaient surtout concernées par le débat d’orientation budgétaire.
A ce sujet, le Ministre Adama Coulibaly a d’abord indiqué que le PIB situé à 7,2% pour l’année 2024, sera à 7% en 2025 qui est la première année du programme pluriannuel, puis à 6,8% en 2026, avec une augmentation un peu plus forte en 2027 à 8,3 %. Cela, a-t-il fait savoir, est dû au fait que la Côte d’Ivoire a en perspectives des activités économiques liées à la mise en œuvre d’actions vigoureuses prévues dans le Plan National de Développement (PND) actuel.
Objectif d'inflation : moins de 2%
L’émissaire du Gouvernement a ensuite noté que le taux d’inflation est à 3,4% en 2024. En 2025, a-t-il assuré, ce taux devrait être en ligne avec ce qui est recommandé par l’UEMOA, à savoir 3 %. Mais, a poursuivi le Ministre, la Côte d’Ivoire escompte être à 2,8%, c’est-à-dire en deçà du taux d’inflation requis. « En 2026 on devrait être encore plus bas, à 2,5%, et en 2027 nous aurons un taux d'inflation qui sera inférieur à 2%. Ce qui constitue des performances assez importantes », s’est-il félicité.
Le Ministre des Finances et du Budget a également mis l’accent sur les perspectives en termes de déficit budgétaire, après s’être prononcé sur les bonds importants enregistrés au niveau de la situation monétaire, du déficit de la balance des paiements et du ratio masse salariale sur recettes fiscales. « Pour 2024 le déficit budgétaire en fin d'année devrait être de 4% par rapport à 5,2 % l'année dernière ; en 2025 le déficit budgétaire doit être ramené à la norme communautaire qui est de 3 %. Et sur toute la période 2025-2027 on sera toujours à 3% de déficit budgétaire. Ce qui est conforme à nos engagements et aux recommandations de l'UEMOA concernant les critères de convergence », a-t-il dit.
S’agissant de la pression fiscale, le Ministre Adama Coulibaly a rappelé qu’elle est standardisée à 20% au niveau de l'espace UEMOA. A ce titre, il a relevé que la Côte d’Ivoire a une pression fiscale de 14,4% en 2024 qui augmente progressivement pour atteindre 16,1% en 2027. « Nous ne serons pas encore en ligne avec la norme de l'UEMOA qui est de 20%, mais nous nous acheminons progressivement vers cela », a-t-il fait remarquer, tout en insistant sur le fait que la Côte d'Ivoire a une pression fiscale qui a besoin d'être améliorée pour moins recourir aux emprunts.
Un budget à 13 720 milliards pour 2024
Concernant le taux d'endettement, la Côte d’Ivoire qui a enregistré 58,1% en 2023 sera à 58% en 2024. « En 2025 on aura un taux d'endettement de 56,8% ; en 2026 ce sera 55,4% et en 2027 on devrait être à 53,4%. Donc le taux d'endettement sera en train de baisser », a-t-il souligné. Non sans rappeler que la norme au niveau de l'UEMOA est de 70%.Par ailleurs, après avoir également rappelé qu’en 2024 le budget était de 13 720 milliards de FCFA, le Ministre Adama Coulibaly a informé que le Gouvernement proposera en 2025 un budget de 15301 milliards de FCFA. Sa présentation a en outre fait ressortir qu’en 2026 le budget proposé sera de 17 070 milliards de FCFA et 17480 milliards de FCFA en 2027. « Donc ce budget connaît une hausse assez importante. Entre 2025 et 2026 il y a une augmentation de 1768 milliards de FCFA et de 410 milliards de FCFA entre 2026 et 2027 », a-t-il précisé.
Selon les observateurs avisés de la scène économique ivoirienne, les ambitions du pays en matière budgétaire restent élevées et devraient constituer un argument de poids pour attirer de nouveaux investisseurs. Du côté des ministères économiques, on rappelle toutefois que les données économiques et budgétaires présentées sont provisoires et pourront évoluer avec de nouvelles informations avant l’examen du projet de budget 2025.